Dans mon quotidien professionnel, je suis régulièrement amené à utiliser un live CD Linux ou une clé USB correspondante, le plus souvent pour récupérer les données d’une installation Windows défectueuse ou pour tester le hardware avant une installation sur disque dur. Parmi la pléthore de systèmes live existants, j’ai toujours eu une préférence marquée pour la distribution Slax, développée par le tchèque Tomas Matejicek depuis le début des années 2000.
Avec la publication de la version 9.2.1, Slax marque un tournant historique, puisque la distribution n’utilise plus Slackware comme base, mais Debian. Comme Tomas l’explique sur son blog, ce choix s’explique par la facilité qu’il apporte. Notons au passage que je le comprends très bien, étant donné que je me suis retrouvé confronté à une problématique similaire quelques mois auparavant.
Téléchargement
La page du projet offre trois fichiers au choix.
slax-64bit-9.2.1.iso
(208 Mo)slax-32bit-9.2.1.iso
(218 Mo)slax-ipxe.iso
(0.9 Mo)
Je récupère les deux premiers ISO. La version 64bit est censée faire office de “version standard” pour le quotidien. La version 32bit sera réservée pour les vieux coucous incapables de booter un OS 64bit. Je dispose de deux vieilles clés USB d’une capacité de 4 Go chacune, qui feront très bien l’affaire pour ce genre d’utilisation.
Confection de la clé USB
À ma surprise, l’image ISO n’est pas hybride et ne peut donc pas s’écrire directement sur la clé avec dd
. L’installation nécessite une préparation manuelle.
Pour commencer, j’insère la clé USB et je guette les messages du kernel.
# tail -f /var/log/messages
La clé apparaît comme /dev/sdc
sur ma station de travail équipée de deux disques.
La première étape consiste à créer une partition de type Linux (83)
sur le disque. On utilisera fdisk
ou cfdisk
pour cette opération. Voici ce que l’on doit obtenir au final.
# fdisk -l /dev/sdc ... Périphérique Amorçage Début Fin Blocs Id. Système /dev/sdc1 2048 7567963 3782958 83 Linux
Une fois que la clé est partitionnée, on va créer un système de fichiers dessus.
# mkfs.ext4 /dev/sdc1
Ma station de travail sous CentOS fournit un unique point de montage /mnt
. Je crée donc un point de montage pour l’ISO et un autre pour la clé.
# mkdir -v /mnt/{disk,iso} mkdir: création du répertoire « /mnt/disk » mkdir: création du répertoire « /mnt/iso »
Je monte la clé USB.
# mount /dev/sdc1 /mnt/disk/
Je fais de même pour le fichier ISO avec les options qui vont bien.
# mount -o loop slax-64bit-9.2.1.iso /mnt/iso/
Voici comment se présente le contenu de l’ISO.
# ls -l /mnt/iso/ total 3 -rw-r--r--. 1 root root 823 15 nov. 21:59 readme.txt drwxr-xr-x. 5 root root 2048 16 nov. 00:32 slax
Je copie le répertoire slax
à la racine de la clé USB.
# cp -R /mnt/iso/slax/ /mnt/disk/
Je rends la clé USB amorçable.
# cd /mnt/disk/slax/boot/ # ./bootinst.sh
Note : J’ai effectué cette étape sur une machine “bac à sable” externe, par mesure de précaution.
Il ne me reste plus qu’à démonter l’ISO et la clé et à supprimer les points de montage correspondants.
# umount /mnt/{iso,disk} # rm /mnt/{iso,disk}
Premier démarrage
J’insère la clé dans un des postes de travail dans mon bureau, je définis l’ordre d’amorçage et je démarre sur la clé.
J’appuie rapidement sur la touche [Échap] et j’opte pour la configuration persistante dans le menu de démarrage.
Le démarrage se fait très rapidement (vingt secondes à peine sur un Dell Optiplex datant de 2008). On se retrouve dans un environnement graphique “maison” à base du gestionnaire de fenêtres Fluxbox et du lanceur d’applications xlunch
, spécialement conçu pour Slax.
Dans sa configuration par défaut, Slax présente en tout et pour tout quatre applications graphiques.
- Le terminal graphique Xterm
- Le navigateur Web Chromium
- L’éditeur de texte Leafpad
- La calculatrice Qalculate
Puisque Slax est basé sur Debian Stretch, on peut très facilement récupérer n’importe quelle application dans la multitude de paquets disponibles dans les dépôts binaires de cette distribution.
Configurer la disposition du clavier
Slax n’offre plus de version localisée, ce qui n’est pas bien grave. En revanche, il faut modifier la disposition du clavier QWERTY par défaut. Dans un premier temps, on va définir un nouveau clavier à la volée. Pour ma part, j’utilise principalement un clavier suisse romand.
# setxkbmap -layout ch -variant fr
Si vous utilisez un clavier AZERTY français, utilisez l’option suivante.
# setxkbmap -layout fr
Ensuite, je définis la disposition permanente du clavier en lançant l’utilitaire correspondant.
# dpkg-reconfigure keyboard-configuration
La disposition du clavier pourra être choisie à l’aide d’un menu hiérarchique.
Bonjour,
Bien que cet article date de quelques mois maintenant, il est toujours d’actualité : en le suivant pas à pas, je viens de me confectionner, avec succès, un jeu de 2 CD-ROM et de 2 clés USB avec les versions SLAX 32 et 64 bits (je ne suis pas encore très à l’aise avec Linux…).
J’ai utilisé une machine bootée avec la version CD-ROM de SLAX 64 pour créer les clés USB.
Les commandes sont les mêmes sauf :
“mount -o loop slax-64bit-9.2.1.iso /mnt/iso/”
qui ne fonctionne pas…
J’ai monté le CD-ROM simplement avec :
“mount /dev/CDROM /mnt/iso/”
Tout est fonctionnel (testé sur 2 machines très différentes).
NB : Il s’agit toujours de la version V9.2.1 mais elle s’est enrichie de quelques applications supplémentaires :
– File Manager
– Net Manager
– Xarchiver
– Task Manager
Super tuto !
Merci Kikinovak
Henri
Bonjour et bravo pour le tuto.
J’ai installé Slax persistant sur USB grâce au programme Lili usb creator et, ça marche très bien. Je voudrais installer un programme propriétaire écrit pour Linux mais, n’étant pas une foudre de la ligne je ne sais pas comment faire. Il s’agit de Tracktion 7, un séquenceur que j’utilise sous Windows et que j’aimerais essayer sur la clé avant de basculer vers le monde Linux. Pensez-vous que c’est possible ?
Merci pour votre éventuelle réponse
Ari
Cordialement