Cet article décrit l’installation du moteur de blog WordPress sur un serveur dédié tournant sous CentOS 7. WordPress est le CMS (Content Management System) ou SGC (Système de Gestion de Contenu) le plus utilisé au monde. Actuellement, près de 28 % des sites web dans le monde utilisent WordPress d’après les statistiques de W3Techs.com.
Au vu de sa popularité, WordPress constitue une cible de prédilection des attaques malveillantes. On ne compte plus les administrateurs qui pleurent dans les forums parce qu’ils se sont fait défigurer leur installation WordPress ou que celle-ci a complètement disparu des radars. Nous apporterons donc un soin particulier à sécuriser notre installation dès le départ.
- Prérequis
- Configuration de SELinux
- Installation
- Configurer les permaliens personnalisés
- Gérer les extensions et les mises à jour
- Mises à jour automatiques et permissions
Prérequis
- un domaine valide, par exemple
blog.slackbox.fr
- un certificat SSL/TLS pour ce domaine
- un serveur LAMP fonctionnel
- un hôte virtuel sécurisé
- un serveur mail pour ce domaine
- SELinux activé en mode strict
Configuration de SELinux
Étant donné que nous installons WordPress en-dessous de /var/www
, tous les fichiers nouvellement créés seront correctement étiquetés httpd_sys_content_t
. Rien à signaler de ce côté-là.
WordPress doit pouvoir envoyer des mails via Postfix, ce qu’il faut explicitement autoriser.
# setsebool -P httpd_can_sendmail on
Apache possède les droits d’écriture sur le répertoire wp-content
ainsi que sur les fichiers wp-config.php
ou .htaccess
. Ces droits d’écriture seront définis par le biais des permissions Unix classiques, mais il faut également le spécifier du côté de SELinux.
# setsebool -P httpd_unified on
Installation
Créer la base de données.
# mysql -u root -p Enter password: ******** Welcome to the MariaDB monitor. Commands end with ; or \g. Your MariaDB connection id is 5 Server version: 5.5.52-MariaDB MariaDB Server MariaDB [(none)]> create database `slackbox-wordpress`; Query OK, 1 row affected (0.02 sec) MariaDB [(none)]> grant all on `slackbox-wordpress`.* -> to slackboxuser@localhost -> identified by '********'; Query OK, 0 rows affected (0.00 sec) MariaDB [(none)]> flush privileges; Query OK, 0 rows affected (0.00 sec) MariaDB [(none)]> quit; Bye
Créer un répertoire de téléchargement en un endroit approprié et récupérer WordPress sur le site de l’éditeur.
# mkdir -pv webapps/wordpress mkdir: création du répertoire « webapps » mkdir: création du répertoire « webapps/wordpress » # cd webapps/wordpress # links fr.wordpress.org
Suivre les liens Téléchargement > Télécharger au format .tar.gz. Télécharger l’application et quitter Links.
L’hôte virtuel se situera dans /var/www/slackbox-blog/html
. Créer le répertoire parent, décompresser l’archive téléchargée à l’intérieur de ce répertoire et renommer le répertoire wordpress
résultant en html
.
# cd /var/www # mkdir slackbox-blog # cd slackbox-blog # tar xzf /root/webapps/wordpress/wordpress-4.8-fr_FR.tar.gz # ls wordpress # mv wordpress/ html
Définir des droits d’accès sains par défaut. Pour les permissions, nous suivons les recommandations officielles adaptées à notre installation.
# cd /var/www # chown -R microlinux:microlinux slackbox-blog/ # find slackbox-blog/ -type d -exec chmod 0755 {} \; # find slackbox-blog/ -type f -exec chmod 0644 {} \;
Permettre à WordPress de gérer wp-content
.
# cd slackbox-blog/html # chown -R microlinux:apache wp-content/ # find wp-content/ -type d -exec chmod 0775 {} \; # find wp-content/ -type f -exec chmod 0664 {} \; # ls -ld wp-content/ drwxrwxr-x. 5 microlinux apache 4096 7 juil. 17:00 wp-content/ # ls -l wp-content/ total 16 -rw-rw-r--. 1 microlinux apache 28 8 janv. 2012 index.php drwxrwxr-x. 4 microlinux apache 4096 7 juil. 17:00 languages drwxrwxr-x. 3 microlinux apache 4096 7 juil. 17:00 plugins drwxrwxr-x. 5 microlinux apache 4096 7 juil. 17:00 themes
À partir de là, on peut ouvrir l’URL du blog avec un navigateur.
Renseigner le nom de la base MySQL (slackbox-wordpress
) et l’utilisateur associé (slackboxuser
). Attention, le mot de passe MySQL s’affiche en clair dans l’interface.
Étant donné que nous avons défini des droits d’accès assez restrictifs, WordPress ne peut pas créer le fichier wp-config.php
. Nous devons donc le faire à sa place, en définissant les permissions qui vont bien, et en effectuant un copier/coller du contenu affiché dans l’interface d’installation.
# cd /var/www/slackbox-blog/html
# vim wp-config.php (copier/coller le contenu affiché)
# chown microlinux:apache wp-config.php
# chmod 0660 wp-config.php
# ls -l wp-config.php
-rw-rw----. 1 microlinux apache 0 16 juil. 09:45 wp-config.php
La prochaine étape nous permet de renseigner le titre du site et de définir un administrateur pour le blog avant de finaliser l’installation.
À présent, on peut se connecter au Tableau de bord.
Le Tableau de bord dans sa configuration par défaut.
Et voici notre blog flambant neuf avec le thème par défaut.
Configurer les permaliens personnalisés
Dans sa configuration par défaut, WordPress utilise un format de liens du style https://blog.slackbox.fr/?p=123
. On va préférer un format du genre https://blog.slackbox.fr/exemple-article/
. Dans le Tableau de bord, aller dans Réglages > Permaliens et sélectionner Nom de l’article.
Le problème, c’est qu’à partir de là, les pages ne s’affichent plus.
Après avoir jeté un oeil sur l’utilisation des permaliens dans la documentation officielle, nous allons effectuer quelques modifications à la configuration d’Apache.
Nous avons désactivé l’option FollowSymlinks
dans les directives globales. Nous devons donc la réactiver explicitement pour notre hôte virtuel. Quant à l’option AllowOverride, elle détermine ce que l’on peut mettre dans le fichier .htaccess
.
# https://blog.slackbox.fr <VirtualHost _default_:443> Header always set Strict-Transport-Security \ "max-age=63072000; includeSubDomains" ServerAdmin info@microlinux.fr DocumentRoot "/var/www/slackbox-blog/html" <Directory "/var/www/slackbox-blog/html"> Options +FollowSymlinks AllowOverride All </Directory> ServerName blog.slackbox.fr:443 SSLEngine on ...
Prendre en compte les modifications.
# systemctl reload httpd
À partir de là, l’interface de configuration des permaliens nous affiche un avertissement quant à la création du fichier .htaccess
.
La solution consiste ici à créer un fichier vide .htaccess
à la racine de notre installation et d’autoriser le serveur à écrire dedans.
# cd /var/www/slackbox-blog/html # touch .htaccess # chown microlinux:apache .htaccess # chmod 0660 .htaccess # ls -la .htaccess -rw-rw----. 1 microlinux apache 0 17 juil. 10:52 .htaccess
Si nous revenons maintenant dans l’interface de configuration des permaliens, nous nous apercevons que WordPress a effectivement écrit dans le fichier.
# cat .htaccess # BEGIN WordPress <IfModule mod_rewrite.c> RewriteEngine On RewriteBase / RewriteRule ^index\.php$ - [L] RewriteCond %{REQUEST_FILENAME} !-f RewriteCond %{REQUEST_FILENAME} !-d RewriteRule . /index.php [L] </IfModule> # END WordPress
Dorénavant, les pages s’affichent correctement avec les permaliens personnalisés.
Gérer les extensions et les mises à jour
WordPress permet la gestion des extensions et des mises à jour dans le tableau de bord, sans pour autant installer un serveur FTP/SFTP local. Pour cela, il suffit d’éditer wp-config.php
et d’ajouter la directive FS_METHOD
à la fin du fichier.
/** Réglage des variables de WordPress et de ses fichiers inclus. */ require_once(ABSPATH . 'wp-settings.php'); /** Gérer les plugins et les mises à jour */ define('FS_METHOD','direct');
À partir de là, il suffit d’un simple clic pour mettre à jour WordPress ou pour installer une extension.
Mises à jour automatiques et permissions
Les droits d’accès aux fichiers et aux répertoires recommandés par la documentation officielle peuvent poser des problèmes pour certaines mises à jour automatiques, qui affichent un avertissement relatif aux droits d’écriture manquants.
J’attribue temporairement le droit d’écriture à l’utilisateur apache
et au groupe apache
pour le répertoire incriminé.
# cd /var/www/slackbox-blog/html # chown -R apache:apache wp-admin
Je retente le coup, et cette fois-ci, c’est le répertoire wp-includes
qui semble poser problème.
Je procède de même pour ce répertoire.
# chown -R apache:apache wp-includes
À partir de là, la mise à jour se déroule parfaitement. Une fois qu’elle s’est terminée, je peux rétablir les permissions initiales, plus sécurisées.
# chown -R microlinux:microlinux wp-admin/ wp-includes/
Une alternative plus viable au quotidien est décrite en détail dans l’article sur WP-CLI.